samedi 5 avril 2014

Les insoumis, tome 1 d'Alexandra Bracken

Les insoumis
Tome 1
d'Alexandra Bracken

Éditions de la Martinière Jeunesse
Collection Fiction J.
Sortie le 7 mars 2013
Format broché / 506 pages / 14.90€

Présentation de l'éditeur :


Depuis quelques années, l'immense majorité des adolescents a été décimée par un virus inconnu et les survivants sont dotés de pouvoirs psychiques stupéfiants. Pour s'en protéger, le gouvernement les enferme dans des camps de «réhabilitation» et les classe par couleurs selon leurs aptitudes. Ruby et quelques autres jeunes ont réussi à s'échapper...
Depuis que le virus l'a touchée, Ruby est capable de manipuler la mémoire et la volonté d'autrui. En tant que telle, elle aurait dû être éliminée par les autorités sanitaires mais grâce à son pouvoir, elle a pu se faire passer pour un cas moins dangereux.
Six ans plus tard, Ruby parvient à s'échapper et rejoint un groupe d'adolescents en cavale menés par Liam. Ensemble, ils tentent de rejoindre East River, une communauté d'adolescents où chacun est censé s'épanouir en apprenant à utiliser ses pouvoirs et dont le leader peut les aider à retrouver leurs familles...
Ruby et ses amis y seront-ils réellement en sécurité ? Qu'arrivera-t-elle à faire de son pouvoir dont elle a honte mais qui suscite la convoitise ?

Découvrez le premier tome d'une trilogie dystopique haletante, mené par une héroïne attachante, dans un univers d'une vraisemblance effrayante qui oppose à une société déshumanisée des adolescents pleins d'espoir et d'énergie.

Mon avis :

Voici une petite dystopie sympathique et prenante.

L'auteur nous sert une intrigue dramatique : un virus a tué les trois-quarts des jeunes de moins de 16 ans. Les survivants, eux, ont développé des aptitudes extraordinaires. Les adultes, effrayés par les habilités de leurs enfants, ont décidé de les enfermer dans les camps.
C'est ainsi que l'on découvre Ruby, une jeune fille de 16 ans placée dans un camp lorsqu'elle avait à peine 10 ans.

L'auteur a su imaginer un contexte palpitant. La panique engendrée par la mort des jeunes et la soudaine explosion du nombre des adolescents ayant des pouvoirs a créé la panique. Les adultes, complètement paumés, ont des réactions effarantes et inquiétantes. Le thème de jeunes acquérant des habilités particulières n'est pas nouveau, toutefois l'attitude des adultes à cet égard, leurs peurs, leur volonté d'amputer leurs enfants de leurs capacités, est dernièrement assez peu exploitée. Cela change et c'est agréable.
En observant la vie de ces enfants dans les camps, on ne peut s'empêcher de faire le lien avec les camps de concentration : prisonniers, maltraitances, travaux forcés, conditions extrêmes, expériences scientifiques et même exterminations. La ligne est largement franchie. Il est horrible de se dire que ce sont les parents qui font vivre ça à leurs propres enfants... Heureusement, il y en a qui n'adhèrent pas à cette politique ! Cela va donc créer de nombreux conflits au sein du pays.
On découvre tout cela avec Ruby, qui, coupée du monde, le réintègre et réapprend à vivre.

Bien que l'idée soit intéressante, l'histoire, elle, pèche par quelques défauts et incohérences. L'auteur a de grosses difficultés à rendre crédibles les blessures de ses protagonistes. Par exemple, au début du livre Ruby a au minimum les côtes fêlées, une heure plus tard il n'y paraît rien. Dois-je rappeler qu'une telle fracture ou fêlure met des mois à guérir ? Et ce n'est qu'un exemple parmi plusieurs.
De plus, parfois le lecteur est un peu perdu face aux volontés des héros. Que veulent-ils réellement, quel est leur but ? Tout n'est pas toujours très clair. Cela peut être une volonté d'Alexandra Bracken pour mettre en avant le fait que Ruby et ses amis ne savent pas non plus ce qu'ils veulent, toutefois cela donne l'impression de tourner un peu en rond.
Enfin l'héroïne est difficile à cerner, comme s'il y avait deux Ruby. Une pendant le camp où elle est soumise, discrète et même un peu lâche. Et la seconde : volontaire, téméraire et battante. C'est un sacré revirement qui est un peu difficile à assimiler et moyennement crédible. On ne change pas comme ça du jour au lendemain. Oui, car le changement se fait réellement en 24-48 heures, ce n'est pas une métaphore.

L'écriture est simple et l'auteur pose bien les bases de son récit. Les quelques retours en arrière sont intéressants et permettent de mieux cerner les personnages. On se laisse entraîner dans l'histoire et on se prend au jeu.

En conclusion, c'est un premier tome plaisant et qui se laisse lire malgré ses quelques défauts.

2 commentaires:

  1. Je voulais le lire à la base, mais là je me dis que j'ai des choses bien mieux à lire/acheter ^^

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    1. Bah il se lit bien quand même et on passe un bon moment.

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